#22 - 🎧 Justine Virideau - 📚 La GTB de Vincent (part2) - Ramène ta Freizh - 🎬 Drôme, Lac Baïkal, Mont Ventoux, Alicante
L'essentiel du Gravel et du Bikepacking - 25 mars 2021
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Dans cet épisode, je discute avec Justine Virideau et je peux juste vous dire que cet épisode est un remède à la déprime.
Justine ,c’est une cyclo-voyageuse plutôt atypique, même carrément atypique, qui a combattu la dépression par le vélo. Voyageuse solitaire fermement résolue à avancer, solidement accrochée à la fois à son sac de couchage et son indépendance.
Lire : Ankou et Trapanelle s'en vont main dans la main sur un petit chemin de terre (part2)
Texte : Vincent Mouyna // Images : Vincent Mouyna, Gravel Tro Breizh & Bidaia
Jour 5: Douardenez/Le Faou
Il est 4h je ne dors plus, pourtant la literie est confortable. Je gamberge sur la stratégie à adopter, est-ce que je reste à Douarnenez jusqu’à 9h en attendant l’ouverture du bouclard du coin ou je continue ma marche en avant pour rejoindre le magasin de sport de Crozon? Je profite aussi du spectacle auditif que me donne mes 2 collègues de chambre. A eux deux cette nuit ils ont modifié le parcours. La forêt de brocéliande est tombée, ils en ont scié de la stère.
Je choisis d’accompagner mes camarades sur le parcours. Au menu nous aurons le Menez Hom et le passage par Locronan. Les sensations sont horribles, j’ai à la fois chaud et froid. Une montée à pied me met dans la plus grande douleur. Locronan se présente, j’hésite à dire à mes deux compagnons de filer sans moi, je les ralentis plus qu’autre chose. Ne voulant pas leur mettre le moral au fond des chaussettes je serre les dents. On s'arrête à la boulangerie, une quiche et un thé plus tard on file vers le Menez Hom. Cette pause m’a revigoré et le moral revient au beau fixe.
Michel me confie que j’ai quand même une sacré paire de baloches pour descendre à près de 50km/h avec une roue arrière qui fait ouin-ouin. En plus avec cette roue qui danse la lambada, j’ai parcouru 150 km de la roue avant mais au moins 200 de la roue arrière. A défaut de faire avancer plus vite, cela nous fait rire.
Je change manuellement les vitesses avant la montée du sommet le plus haut. En haut Fred nous attend en faisant un de ses live facebook dont lui seul a le secret pour que nos proches restés à la maison puissent suivre l’épreuve. Il nous a lancé un défi celui de reprendre le flambeau laissé par Christophe avec un selfie à poil, évidemment on vient pour rigoler alors on s’y colle. L’espace d’un instant c’est le Menez Hom-mes à poil.
Direction la descente et Crozon désormais, Vincent m’accompagne, Michel regagne Terenez en évitant la presqu’île; il est 13H30 me voici devant le magasin sport et évasion. Vincent continue, j’ai son numéro on se retrouvera peut-être ce soir. Le magasin ouvre à 14h, le vendeur me dit dans une phrase dictée par l’Ankou qu’il n’a pas de mécano pour faire les réparations, ce ne sera possible que demain.
J’envisage de lui louer un vélo mais ne suis pas convaincu, je fais un tour de magasin et je vois un “cyclo-cross” à vendre. Je l’achète, laissant mon vélo sur place. Le temps de changer la selle, les porte-bidons, les sacoches, de faire les réglages, et d’installer le gps. Je repars vers 16h. Ce qui m’a plu dans ce vélo est son plateau de 50, Fred a toujours dit qu’ il y avait du roulant. Si nous ne l’avons pas eu jusqu’ici à présent c’est pour les jours qui viennent. Je baptise ce vélo “La Trapanelle”.
Quelques hectomètres après le magasin je tergiverse, ai-je pris la bonne décision? Puis je tombe sur Seb dès le premier chemin, mon histoire le fait se marrer. La bonne humeur est de retour tout comme le soleil et on s’amuse sur la presqu’île très roulante justement. Montage à l’anglaise, la première descente me rappelle à l’ordre, il faudra y penser lors des freinages. Après avoir passé le CP de la pointe de Pen-Hir on dîne sur le pont de Terenez au soleil couchant. Vincent est au Faou, Seb est motivé pour rejoindre Sizun. On roule de nuit mais je suis cuit et m’arrête à l’abri de bus occupé par Vincent.
Jour 6 : Le Faou/Plougonveur
Ce matin Vincent ne repart pas, il se lève avec les traits très tirés. La boucle roulante de Crozon lui a pompé ses dernières forces. C’est très bizarre de voir un goret de près de 2 m avec des cuisses qui font le double des miennes me dire qu’il est à bout. Tel un équipier qui jette ses dernière forces dans la bataille; il me fait un thé, m’offre une salade de thon et me motive à continuer. Il a raison je n’ai pas acheté un vélo pour rien.
Direction Saint Michel de Brasparts et son CP à la chapelle du Menez Mikel, je prends la coupe conseillée par l’organisation, j’ai perdu trop de temps et avec le nouveau vélo on ne va pas s’engager dans quelque chose d’impossible à réaliser. Fred m’attend avec impatience, tellement enjoué par cette histoire de vélo il fait un live et on oublie de valider le carnet de route. De Saint Michel à Huelgoat, Seb résume la situation: c’est le Mud Day; on patauge dans la boue et ça n’avance pas. Je partage la suite de la journée avec Romain bien décidé à avancer cette nuit. On s’offre une escapade bucolique au milieu de la vallée des Saints avec Aubin. Alors que la nuit approche nous cherchons à manger chaud mais c’est désertique, tout est fermé. On se fait avoir par la pluie, et on trouve refuge dans l’entrée de la biscuiterie de Plougonveur: Biscuiterie Menou. Une ancienne pompe à essence et 2 véhicules décorent l’entrée, du parquet, des bancs, un petit théâtre, et 2 prises électriques c’est le spot idéal pour le bivouac tant pis pour l’avancée nocturne. On mutualise les ressources pour dîner. Merci Vincent pour la salade. Romain prend le théâtre pour chambre et je colle 3 banc pour faire un lit. Fred et Aubin passent nous voir pour faire quelques photos et un live. L’ambiance est extra, je ne regrette pas mon choix de la veille d’avoir continué. La nuit est bonne et sans réveil je pense que je serais encore en train de dormir.
Jour 7 : Plougonveur/Mauron
Nous partons très tôt, la partie jusqu’au Menez Bré est très mountain bike. Nous n’avançons pas vite. Mais la suite est excellente pour moi. Au café proche de Guingamp, je laisse Romain, il a un rythme régulier qui lui permet de continuer très tard voir de ne pas se coucher. Niveau physique je ne suis pas sûr d’en être capable alors je préfère prendre de l’avance surtout qu’il n’y a quasiment que du roulant sur cette étape. Je file seul et avale les différents up and down que propose le parcours. Le 50 dents m’est à ce moment très utile. Le parcours alterne les parties bitumées et les magnifiques sentiers comme ceux du Lac de Guerlédan. Pas le temps d’apercevoir le loup, je suis pressé. Les côtes d’Armor portent bien leur nom, le passage après le Mûr de Bretagne signe l’une des plus belles ascensions de cette GTB: le mont Bel-air. Je le rejoins avant la nuit et je profite du spectacle des éoliennes avant le coucher du soleil. La fin de la trace me mène de pleine nuit à Mauron où je retrouve Seb au café. Un sandwich, un thé, une bière et un perrier et nous partons dormir quelques instants au stade. Il reste 100km pour rejoindre Rennes.
jour 8 Mauron/Rennes
5h40 : nous partons en direction la forêt de Paimpol. Comme il y a une semaine il a gelé. Nous croisons les doigts pour trouver un bistrot avant de s’enfoncer au pays des farfadets. Peine perdue, nous sommes dimanche rien n’est ouvert.
Nous rentrons dans Brocéliande sans avoir un truc chaud dans le ventre. Je suis au plus mal, je ne passe rien de technique, je marche, m’écroule, j’ai l’impression de voir Merlin l’enchanteur, les Korrigans, les fées, les chevaliers de la table ronde et aussi… ah non pas toi l’Ankou. 10h nous parvenons enfin à nous extirper de ce milieu hostile mais fantastique.
En plein milieu du marché de Plélan le grand, boulangerie et café sont au programme. Il nous reste 70km et comme deux grands enfants nous décidons de les faire tel un entrainement sur route. Les sprints aux panneaux sont remplacés par les chemins, on en profite aussi pour faire les modèles sous les objectifs du photographe. 40 km plus loin nous sommes arrêtés en plein chemin pour notre ultime pic-nic. Une certaine façon de remercier ces morceaux de terre sous nos roues qui nous ont régalés et fait souffrir. Il faut dire aussi que nous ne pouvions plus continuer à cette vitesse, une vis du porte-bagages de Seb s’est faite la malle. 7km de l’arrivée, Michel et Rémi viennent à notre rencontre et nous terminons à 4 la boucle au camping des Gayeulles. Je peux désormais le regarder droit dans les yeux et m’adresser à lui: “Cher Ankou va bien te faire Ankou…”
Bilan:
De retour sur cette épreuve pour tenter de la finir bien mieux que l’an dernier, je reviens à Rennes sans trop de douleurs physiques, le corps et le mental étaient près. Je pourrais être déçu de ne pas avoir fait le grand parcours mais l’achat de ce vélo pour regagner le départ en essayant de rester sur le parcours représente bien plus pour moi que le simple fait de tenter à n’importe quel prix d’être finisher. Les kilomètres avant cet achat et ce qui ont suivi m’ont construit des souvenirs indélébiles, sans cette Trapanelle je n’aurais pas partagé autant de temps avec les survivants de la GTB et nous n’aurions pas autant rigolé avec l’organisation. Alors l’Ankou aura réussi à m’empêcher de tenter le grand parcours, mais sans jamais baisser les bras l’aventure aura été belle et les amitiés forgées dans la difficulté seront très agréable à retrouver sur les prochaines épreuves.
La beauté des paysages, la diversité du parcours, le suivi réalisé par l’organisation déjà rencontrés l’an dernier me conforte encore plus dans mon idée que cette épreuve peut devenir une sorte de pèlerinage à effectuer chaque année.
Et pour conclure sur la Trapanelle, de définition c’est un avion de petite taille qui ne peut être piloté que pour de courtes distances en raison de ses capacités restreintes. Autant dire que le challenge de me ramener à Rennes était énorme. Au final ce vélo aura avalé les 500 derniers kms de ma GTB sans jamais connaitre de mésaventures techniques: pas très confortable mais efficace dans le roulant.
Longue vie à la Gravel Tro Breizh même quand le climat breton est là! Merci Fred, Aubin et à toutes les personnes croisées durant cette semaine exceptionnelle.
Histoire(s)
Petite reine, grands voyages : le journaliste Isérois Bruno Poussard s’est longuement penché sur le monde des voyageurs à vélo à travers une série de 5 articles “long format”.
Entre découverte d’un nouveau moyen de transport, quête de sens et soif de nouveaux horizons, cette série depeint parfaitement l’engouement actuel pour le vélo.
Rouler
Ramène ta Freizh (Rennes, 35) - 22 au 24 mai 2021 - 380 Km
Note : Ivan l’organisateur m’a demandé de préciser qu’il fait toujours beau dans ce coin de Bretagne…
L’édition 2021 de Ramène ta Freiz’h sera placée sous le signe de la nouveauté et de la solidarité.
Le parcours qui a été revu à 100%. Fini la traversée complète de la Bretagne d’est en Ouest, nous partirons de Rennes pour de la baie de St Brieuc puis direction Morlaix pour un final tout en beauté.
Un parcours « gravel » le plus accessible possible en gardant une distance raisonnable de 380 kilomètres le tout sur 3 jours durant le week end de la Pentecôte. Paysages maritimes garantis, campings, bistrots, lieux de bivouac… tout sera réuni sur ce nouveau parcours afin de passer 3 jours entre potes en vivant une aventure inoubliable.
Pour en revenir à l’aspect solidarité, nous tenons à donner du sens à cette organisation. Partant du constant qu’il existe 2 mondes: celui des biens portants (dont nous faisons partie pour réaliser cette aventure) et celui des malades. Nous pouvons très vite basculés d’un monde à l’autre …. comme chacun peut l’imaginer. C’est ce qui est arrivé à Rose, petite poupée de 3 ans atteinte d’une maladie grave. Cette histoire ne peut laisser indifférent et l’idée de dépasser ses limites pour aider les enfants en difficulté s’est imposée.
Prise de conscience, envie de rendre service chez Gravel Cap…. peu importe, juste la volonté d’aider et de partager car c’est ainsi que nous concevons le vélo.
Alors pour 2021 nous comptons sur votre générosité car Gravel Cap et For Rose (collectif venant en aide aux enfants hospitalisés) s’engagent à reverser 10€ de votre engagements (fixé à 40€) à « OB’AJA’ qui accompagne les adolescents et les jeunes adultes malades.
Si vous avez envie de verser 1,2,10,15, …€ de plus au moment de votre inscription, votre balade Gravel entre Rennes et Morlaix aura encore plus de sens.
Revue de presse
1700 Km entre Trondheim (Norvège) à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne)
Une brève histoire des coursiers à vélo à Paris
Pas d’épreuve? Pas de soucis !
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